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17-12-2010. Les pitreries convenues de Jacques Attali sur la dette souveraine.
Etre atterré ne suffit pas, encore faut-il rendre compte du paradigme utilisé. Ex : la banque centrale et le crédit.
Lire : Achats d'obligations souveraines : la BCE confrontée à l'hétérogénéité de la zone
Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (Crédits : Reuters/Francois Lenoir) Urszula Szczerbowicz | 03/12/2014, 11:43 http://www.latribune.fr/blogs/le-blog-de-l-economie-internationale/20141203trib3bc6ebb7f/achats-d-obligations-souveraines-la-bce-confrontee-a-l-heterogeneite-de-la-zone.html
Commentaire rapide : Cette analyse se déroule dans le cadre du paradigme marginaliste donc, bien quelle soit intéressante en elle-même, elle n'en est pas moins fausse et par conséquent elle ne mène à rien. Néanmoins, elle nous informe sur la structure de pensée qui prévaut au sein des écoles : car, on peut parier sans risque que Draghi et ses collègues, informés quotidiennement, sont bien plus pragmatiques et qu'en vérité ils gèrent leurs données à l'aveuglette, en tâtonnant, selon des recettes de cuisine pratico-pratiques sans cesse renouvelées avec un souci majeur, celui de la vulnérabilité des banques et de leurs chaînes de CDS. Ceci rappelle dailleurs le pragmatisme réel de Volcker au lendemain de la crise mexicaine de 1982, malgré les discours publics friedmaniens-monétaristes à usage idéologique. (1)
En effet, la productivité marginale est déjà un agrégat intersectoriel et dépend de la forme du crédit et de sa gestion par la banque centrale. La gestion inepte par taux dintérêt directeurs centraux qui, à la grande rigueur, vaut pour la consommation, savère être un garrot sélectif darwinien pour la production. Ajouter à cela le poids croissant du secteur spéculatif cest-à-dire de son expression officielle qui ne tient pas compte du shadow banking qui vaut 12 fois plus au minimum - et la gestion générale des taux directeurs déterminée par ce poids. Voici donc pour la genèse du « credit crunch » actuel. Draghi n'y pourra absolument rien et sera obligé de continuer ses opérations de renflouement bidon récurrentes mais à cycles de plus en plus rapprochés.
D'où le déplacement de l'attention médiatique et idéologique sur le Plan Juncker l'eurocrate aux paradis fiscaux luxembourgeois etc. - et donc sur le mirage de la croissance par le renforcement des « réformes » néolibérales, cest-à-dire des garrots de l'austérité. Or, là encore, le tout ne sert qu'à recycler des fonds existants: 21 milliards de fonds non utilisés ce qui se fait surtout au dépens de pays comme l'Italie.
En l'absence d'investissements publics, détruits par la public policy monétariste actuelle, ce Plan vise uniquement à garantir les profits des éventuels investisseurs. Ceci doit se faire par l'entremise des Project Bonds. Dans le contexte du capital court-termiste, ces derniers doivent permettre de mobiliser les ressources des investisseurs spéculatifs. On sait la montagne de cash non utilisé mais potentiellement disponible dans les coffres des grandes entreprises (plus de 120 milliards en France par exemple au bas mot.) Comme d'habitude les pouvoirs publics offrent d'assumer les risques … Ce qui fait que, fatalement, on privilégiera ce qui sert les intérêts de ces fractions du capital: autoroutes électroniques etc., plutôt que la santé, l'éducation, les garderies, les transports de masse et l'environnement conçu selon le principe de précaution et selon l'écomarxisme.
On peut donc d'ores et déjà prédire que l'économie réelle continuera à décliner ainsi que la « structure de v » (ce qui compose le « revenu global net » des ménages). Par conséquent, ce déclin affectera également la demande interne et les recettes fiscales. On sait que la recette des Chicago Boys vise à substituer la croissance socialement centrée par la croissance centrée sur les profits des transnationales, en tenant compte de leur évasion fiscale légale ou autre. Néanmoins, cette recette libéral-fasciste est censée s'appliquer à tous les pays en même temps, de sorte qu'au mieux elle ne peut s'exprimer autrement que par du surplace. En réalité, les pays émergents gagnant du terrain (en termes PPA les USA sont déjà au second rang comme pays; pour ce qui est du PIB la situation se dégrade, individuellement et collectivement pour les pays affectés.
Il serait tant de sortir du manuel d'économie marginaliste qui ne vaut même pas le papier sur lequel il est imprimé par récurrence depuis de trop nombreuses années ! (Pour la critique définitive, voir Hi-Han : les âneries visuelles hallucinatoires des économistes bourgeois dans la section Livres-Books de www.la-commune-paraclet.com ainsi que le Précis déconomie politique marxiste, idem.)
Wicksell parlait aussi d'un « taux naturel » du chômage. Bien que sur nombre de points il était pertinent, ceci ne valait rien. La preuve en a été apportée par l'expérience de la RTT mise en place par la gauche plurielle. Contre le marginalisme ambiant de Marshall, Pigou et autres, Keynes théorisait le plein-emploi et les pratiques économiques permettant de l'assurer. Au début des années 80, années de déferlante monétariste, l'OCDE révisa idéologiquement la notion de plein-emploi de sorte qu'il ne correspondait plus à un taux de chômage frictionnel mais à 6% ou 8 % , le nouveau taux dit naturel … Aujourdhui avec la déferlante libéral-fasciste (von Mises et ses disciples monétaristes aujourdhui maîtres du jeu) l'OCDE révisa une nouvelle fois son seuil pour l'établir à 12 % et plus !!!
D'autres révisions suivront, bien que la tâche sera plus ardue vu qu'entre temps le taux de la population active baisse drastiquement : il est autour de 55% aux Etats-Unis, pays dans lequel le marginalisme libéral-fasciste triomphant de von Mises et de ses disciples de la Chicago University et d'ailleurs, permet d'afficher une croissance (fictive) du PIB avec un taux de chômage officiel assez bas. Ce qui est à se tordre de rire ou plutôt à pleurer de désespoir. Et bientôt un robot remplacera les mcdo jobs chez McDo, juste conclusion de ce processus… Tout ce naturel-là semble aussi élastique que le seuil physiologique permettant d'atteindre l'équilibre économique optimum selon le pitre Solow et autres du genre.
La RTT congruente avec la théorie de la productivité marxiste dûment intégrée dans les Equations de la Reproduction Elargie démontra l'inanité des concepts marginalistes, en particulier celui de taux naturel du chômage ou de la productivité. Les économistes en place n'ont absolument rien remarqué, eux qui, tressés sur leurs chaises, ne remarquent même pas l'incongruité grotesque des QE et autres injections de liquidités, malgré le recul de l'inflation !!! (2)
A cette démonstration pratique par la RTT, il faut ajouter ses conséquences vertueuses. On soulignera en particulier les recettes fiscales en hausse permettant de financer l'Etat social et ses interventions économiques structurantes qui mettaient la France aux tous premiers rangs des pays capables d'attirer les investissements productifs haut de gamme, infirmant ainsi tous les arguments de la public policy monétariste, y compris le grotesque « crowding out » de Laffer, que personne ne s'avise d'ailleurs à revisiter à la lueur des gigantesques QE à répétition. Ajoutez à cela la quasi élimination, en deux petites années seulement, du déficit de la Sécu, une dette publique rabaissée à 59 % du PIB et une « structure de v » en hausse permettant le développement parallèle d'une nouvelle sociologie du loisir et de nouveaux droits pour les travailleurs et les citoyens.
Bien entendu, dans le cadre globalisé du monde contemporain, la nouvelle RTT nécessaire devra reposer sur une nouvelle définition de l'anti-dumping capable de protéger les trois formes du « revenu global net » des ménages ainsi que les critères environnementaux découlant du principe de précaution. Ceci permettrait de s'accommoder des traités de libre-échange en vigueur sans avoir à se déconnecter de l'économie mondiale ou régionale, ou encore à se lancer dans la tâche ingrate de révision des traités existants au sein de l'OMC, processus reposant sur l'unanimité … On sait que la définition actuelle en vigueur à l'OMC exclut d'office toute référence aux droits du travail, y compris à minima tels de sanctionnés par le BIT - ainsi que les droits sociaux et les critères écologiques pour imposer une compétition globale sauvage menant sans cesse les salaires vers « seuil physiologique » global …
Le paradigme marginaliste est une fabrication narrative de classe, ce n'est même plus l'inverse de quelque chose tenant debout et capable de marcher sur ses deux jambes. Von Mises, le fondateur de la Société du Mont Pèlerin était un juif fasciste, a-t-on le droit de dire, par conséquent, de la pire espèce ? Car ce ne sont pas là des choses qu'on a le droit de taire. En Italie et en France moins quailleurs.
J'ai expliqué dans mon Précis déconomie politique marxiste que la politique de la Banque centrale bourgeoise répond aux besoins de ce que Marx décrivait comme le « communisme du capital », certes filtré par le poids relatif des actionnaires, plutôt qu'à ceux de l'économie réelle en tant que telle. De manière évidente, son rôle ne vaut même plus pour la gestion de l'inflation ou des agrégats monétaires. Ce que démontrent les QE à répétition de la FED ou bien encore, bien que sous des formes un peu différentes, les injections de liquidités de la BCE, qui résultent sinon en déflation (surtout due à la baisse de la « structure de v » et de l'emploi rémunérateur) certainement en désinflation, encore que personne ne s'avise à réviser la théorie dominante. Notons que, dans le contexte de ce que j'ai défini comme le « crédit sans collatéral » (3), la Fed ne se soucie plus de calculer l'agrégat M3.
Bien entendu, nous avons à faire ici à une nouvelle, quoique cette fois-ci véritable, trahison intellectuelle des clercs prêts à substituer la science, et ses exigences de rigueur et de conformité avec la réalité, par des narrations obscurantistes, encore que pour certains la simplesse et la crédulité ascientifiques (« nihilistes militants » ?) ne soient pas à exclure. Vénalité à part, ce sont des serviteurs du système opérant avec leurs manuels comme des enfants de catéchisme.
Si les taux directeurs peuvent être pour l'heure conservés dans la sphère de la consommation (gestion de cette partie du crédit), il conviendrait de relier directement la banque centrale aux secteurs économiques par des bureaux spécifiques pouvant relever ou baisser leurs taux prudentiels respectifs selon les besoins de leur secteur, en tenant compte évidement des conséquences intersectorielles prévisibles pour éviter les contractions limitées ou même une contraction générale (voir le Précis).
Vu la structure et le mandat de la BCE, les Etats membres pourraient reprendre le contrôle du crédit non spéculatif en créant une banque publique ainsi structurée et dédiée à cette tâche. Cette banque publique, munie d'un fort levier financier initial, pourrait également acheter et effacer au fur et à mesure la dette publique et parapublique. Bien entendu, ceci se ferait directement sur le marché primaire donc à très bas taux. En effet, étant publique, elle n'aurait pas à faire de profits spéculatifs pour des actionnaires mais simplement à dégager les bénéfices nécessaires au financement de sa gestion administrative. Ceci permettrait à l'Etat de dégager la marge budgétaire nécessaire pour assurer ses missions sociales, économiques et régaliennes. De surcroît, ceci nous débarrasserait du « credit crunch » en permettant une Reproduction Elargie harmonieuse, déconnectée de la finance spéculative et des coûteuses opérations de sauvetage en cours.
(Notons que les opérations de sauvetage des banques et des entreprises privées qui ont durablement ruiné les Etats occidentaux suite à la crise des subprime, n'ont pas pris fin ; en réalité elles ont été simplement banalisées et pérennisées, c'est-là le propre de ce que j'ai nommé le crédit sans collatéral puisque la banque centrale et donc les contribuables font de facto office de ratio prudentiel effectif. De fait, le jour où la BCE cesserait de faire des TLTRO pour éponger les LTRO, qui épongeaient les MES et FSEF et autre OMT, qui à leur tour épongeaient les deux Facility hors mandat de Trichet censées durer 12 mois au maximum à l'origine … et bien tout s'effondrerait au moment même, sans qu'une structure de crédit publique soit en place pour faire face à la débâcle, alors que les Etats sont déjà ruinés pour longtemps par ces bailouts scélérats et qu'ils sont donc dans l'impuissance coupable de réagir pour protéger le bien commun …
Toute la gestion de la banque centrale est à revoir. L'opération d'une banque centrale évolue avec les formes du capital et en particulier avec la forme du capital dominant, aujourd'hui le crédit spéculatif. Ceci doit être corrigé en transformant la Banque centrale en organe de gestion des agrégats monétaires, donc de la masse salariale réelle et sociale et du crédit, nécessaires à l'économie réelle. (Je rappelle que le marginalisme ajoute la monnaie post-hoc à ses schémas car il ne sait tout bonnement pas en tenir compte de manière organique. C'est pourquoi il ne peut pas ontologiquement faire la différence entre économie réelle et économie spéculative, pas plus qu'entre profit et intérêt ou entre crédit et crédit spéculatif. Von Mises fut le premier libéral-fasciste ou en d'autres termes le premier monétariste à dire clairement dans son livre portant sur le socialisme que la spéculation incarnait la nature même du capital, la prise de risque, et que, par conséquent, elle avait l'avantage d'accélérer l'établissement de l'équilibre économique optimum en améliorant la justesse des prix … Aujourdhui, cet équilibre néolibéral savère être un « équilibre des cimetières », même les aveugles devraient savoir à quoi sans tenir, sauf s'ils sont eux-mêmes libéraux-fascistes comme von Mises et ses disciples (y compris aujourdhui au sein du PS.)(4)
Dans Tous ensemble, j'avais demandé des Ratios Cooke nationaux au sein de la BCE en phase de constitution. On a préféré les âneries de Mundell et on en paye aujourd'hui le prix. En effet, à part ce qui fut dit plus haut à propos de l'inanité des taux directeurs de la banque centrale bourgeoise, la valeur, et par conséquent in fine les prix, est déterminée par la productivité la plus forte, si on veut par le système de prix l'exprimant. Celles et ceux qui ne le comprennent pas en ont contre l'euro mais n'ont pas un seul mot à dire sur la structure de la BCE et sur la fonction et la gestion de ses taux directeurs. Ni sur le crédit productif qui ne peut être confondu purement et simplement avec la monnaie. Ils restent prisonniers de la psychologie monétaire de G. Simmel et Cie.
Les prix au sein d'une zone monétaire centralisée sont fatalement déterminés par les besoins du pays le plus productif ou bien par la région la plus productive. Ceci s'illustre aisément :
a) Au niveau général, les biens en stock éventuellement remis sur le marché le sont au prix courant reflétant le prix de production en vigueur et non au prix en vigueur lorsqu'ils furent mis en stock ;
b) Concrètement, l'Allemagne reste productive avec un euro à 1,50 dollar US alors que pour la France c'est autour de 1,20 et pour l'Italie encore moins ; voir également les déséquilibres croissants au sein de Target II qui illustrent les transferts réels ainsi induits etc. De fait, cette hégémonie monétaire naturelle du Centre, au sein d'une économie de marché capitaliste déjà caractérisée par les disparités régionales, est dans la nature du système. C'est pourquoi les pays fédéraux ont cherché à pallier le problème de diverses façons. La FED a adopté une structure fédérale qui tente de compenser régionalement les effets centralisateurs dévastant du système monétaire capitaliste. L'Allemagne compte sur les banques de ses Länders, ce qui explique que seules quelques 130 grandes banques font l'objet du contrôle par la BCE au sein de la nouvelle Union bancaire européenne.
c) Au sein des pays fédéraux ayant une gestion monétaire centralisée, le pouvoir de dépenser est partagé, ce qui influe en bien (via l'institutionnalisation de l'épargne dans l'Etat social) ou bien en mal (tax expenditures etc. dans l'Etat minimum néolibéral) sur les circuits du capital. En particulier, les affaires sociales tendent à être dévolues au niveau régional ou national ; ce qui devrait être le cas pour l'UE puisque les affaires sociales sont de compétence nationale exclusive, alors qu'elles font actuellement l'objet d'une féroce harmonisation par le bas, c'est-à-dire d'une impitoyable destruction monétariste visant à transférer les masses d'argent liées à l'assurance sociale publique vers le secteur privé et son assistance sociale souvent confessionnelle largement financée par des détractions fiscales, ce qui est un comble.
En fait après mon Tous ensemble, la manoeuvre typique consista à changer le nom pour préserver la chose, et les Ratios Cooke furent promptement rebaptisés Ratios McDonough : cette manière de faire devrait vous rappeler quelque chose …
Etre atterré ne suffit pas. Il faut choisir entre science et narration. Il convient donc désormais de changer de paradigme et par conséquent aussi la forme et les fonctions de la banque centrale. Il convient de recréer un bon sens populaire fondé sur la science et donc sur l'égalité humaine.
Paul De Marco. Copyright Copyright © La Commune Inc, 11 décembre 2014
1) Voir « Les conséquences socio-économiques de MM Volcker, Reagan et Cie B, mars 1985, dans la section Economie Politique Internationale de mon site www.la-commune-paraclet.com
2) Comme on sait, Bernanke le pitre qui succéda au pitre « maestro » Greenspan, responsable pour sa part d'avoir entretenu l'exubérance des marchés en croyant refaire le Wealth Effect de Pigou avec son grotesque House Effect, avait fait porter son doctorat sur les questions monétaires et sur l'inflation. C'est sans doute pourquoi avec de nombreux collègues également savants sur la question, ils mirent en route leurs QE dans l'espoir de créer une hyperinflation permettant de faire financer la dette américaine par les créditeurs, notamment par le Japon et la Chine. La réalité se chargea de renverser leur renversement narratif. Dommage que ce soient les peuples et les prolétariats qui en paient le prix. Partie remise. Pour autant, personne n'a jugé bon corriger leur copie. On continue à proférer les mêmes inepties partout, le plus béatement du monde. Même chez les atterrés …
3) Voir dans la Section Economie Politique Internationale de mon site mes essais « The Treasury and the FED » et « Credit without collateral B.
4) Voir http://www.dailymotion.com/video/x1r2adq_le-vrai-visage-de-manuel-valls-par-emmanuel-ratier_news
XXX
17-12-2010. Les pitreries convenues de Jacques Attali sur la dette souveraine.
Commentaire rapide:
Mettre d'urgence en place une solidarité budgétaire Le Monde| 17.12.10 | 14h57 Jacques Attali, essayiste, président de la commission pour la libération de la croissance française, et Haris Pamboukis, ministre grec de l'économie http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/12/17/mettre-d-urgence-en-place-une-solidarite-budgetaire_1454755_3232.html#ens_id=1268560
Bref c'est du pur Attali: tout le monde sait à quoi sen tenir, cela ne mérite pas d'être commenté. Par contre, comme il serait trop grave pour nos pays dabandonner le débat public sur de telles questions dans de telles mains, les choses doivent être clarifiées.
Après avoir soumis les pays européens les plus vulnérables, les tenants d'une certaine finance spéculative sans collatéral propre rêvant de détruire préventivement tous les rivaux (politiques, miliaires et économiques de l'Empire pro-sioniste) cherchent maintenant à assujettir les grands pays européens, notamment l'Allemagne. C'est le sens profond des idéateurs de ces eurobonds anti-constitutionnels. Ce n'est que la suite de l'ancienne stratégie anti-euro que l'on connaît: elle vise désespérément à conserver la monnaie de singe dollar US comme unique monnaie de réserve du système financier international. S'y ajoute maintenant la manipulation des pays vulnérables, mais déjà domestiqués par une Otan philosémite nietzschéenne, comme l'Italie actuelle, pays qui avec la Lega et ses autres complices transversaux n'est déjà plus un Etat-nation digne de ce nom: pas de Karlsruhe (siège de la cour constitutionnelle allemande) en Italie, mais Spinelli et la Lega transversale à la place!
Le problème d'ailleurs n'est pas là: des eurobonds ne résoudraient en rien le problème de la dette souveraine mais l'aggraveraient dangereusement pour tout le monde. Car la dramatique explosion récente de la dette souveraine est due au sauvetage, sur fonds public et sans aucune contrepartie, des banques apatrides privées. Ceci fut fait sans même que les règles du jeu qui sont à la base de la crise aient été minimalement changées.
Or, la dette italienne est aujourdhui détenue à 70 % à l'étranger (avec 164 milliards à renouveler semaine après semaine); ce qui veut dire que le pays sera rapidement saigné à blanc par la finance spéculative apatride, et n'aura plus les moyens autonomes de son propre développement. Il en est de même pour les autres pays vulnérables, y compris la France: il s'agit bel et bien d'une néocolonisation par la finance spéculative et le "crédit sans collatéral" que l'on sait.
La solution viendrait plutôt d'un fonds public européen disposant dun ratio de 1 à 8. Sa mission serait justement d'opérer les swaps dette publique contre investissements productifs publics décrits dans mon Tous ensemble.
Toute l'Europe y gagnerait, y compris lAllemagne. Car l'Allemagne est un pays très extroverti par limportance de ses exportations; il a donc besoin, sur le moyen terme, de partenaires solvables pour soutenir son développement. Par ses interventions, ce Fonds pourra également faire pièce au manège crapuleux de la finance spéculative majoritairement juive et résiduellement apatride (car c'est bien de cela dont il s'agit aujourdhui, via les quelques grandes banques contrôlant le système de la Réserve Fédérale américaine.) Les taux d'intérêt resteraient bas du fait de la présence stratégique de ce fonds, mais les outflows de capital seraient enrayés, et les budgets nationaux socialement acceptables avec un peu de rigueur intellectuelle, à ne pas confondre avec l'austérité socio-économique (voir là-dessus mon Livre III dans la Section Livres de ce site.)
De fait, dans un tel cadre, ces taux dintérêt pourraient être fixés d'office à un taux justifiable, sans aucun problème d'écoulement des émissions … qui elles-mêmes seraient productives, mais exemptes de toute monétisation, via les swaps destinés à un investissement productif bien ancré dans l'économie réelle.
Pour le reste, après avoir relu le plan de réforme de M. de Larosière (1), il faudra interdire l'achat des émissions de dette souveraine aux banques et institutions ayant trop de CDS dans leurs bilans (disons celles n'ayant pas une couverture d'au moins 80 %, contrairement à la farce insipide et inutile de Bâle III (2), dailleurs destinée à n'entrer en vigueur qu'après la prochaine crise...) En outre, il faudra revenir de manière urgente au re-cloisonnement bancaire. Finalement, respectant les lois de la concurrence capitaliste, et plus encore de l'efficacité socio-économique, plutôt que les vœux rabbinico-nietzschéens de putatifs "maîtres du monde" sans collatéral propre, les banques et institutions au bord de la faillite doivent faire faillite, l'Etat les nationalisant ensuite pour un euro symbolique afin de sauver les épargnes des petits épargnants et de garantir le crédit aux PME.
Paul De Marco
Notes:
1) Sur le De Larosière group
THE HIGH-LEVEL GROUP ON FINANCIAL SUPERVISION IN THE EU http://ec.europa.eu/commission_barroso/president/pdf/statement_20090225_en.pdf
BRIEF SUMMARY OF THE DE LAROSIERE REPORT http://ec.europa.eu/commission_barroso/president/pdf/statement_20090225.pdf (Commentaire rapide: 9-4-2009. A noter la standardisation et la traçabilité des instruments; le système bancaire de l'ombre; la régulation tripartite banques assurances (en fait le ratio prudentiel est éliminé et remplacé par des pseudo ratios ressemblant à les provisionnements liés au calcul du risque, lui-même flou) En plus, le niveau européen et le niveau global. Conclusion, tant que l'on n'aura pas de standardisation et de traçabilité, et de cloisonnement, il n'y aura rien de bon. Sauf l'empilement du crédit spéculatif, l'empilement des problèmes et le transfert de l'économie réelle vers la Chine et l'Asie... Du moins, si la Chine n'abandonne pas son crédit (nécessaire à la Reproduction Elargie) aux banques privées et ces dernières aux banques juives et américaines. Avec les plans de sauvetage actuels se prépare une crise plus vaste (y compris dans l'économie réelle) Le problème principale est: à quoi servent ces instruments? Réponse à rien; à preuve, les equitiy funds qui font des razzias mais ne financent rien à long terme.
Il faut donc ajouter aussi la fiscalité punitive pour la spéculation.
2) Pour ce qui est de la farce de Bâle III on se reportera aux textes suivants
Financial reform: a progress report, Sephen G Cecchetti, http://www.bis.org/speeches/sp101004.htm (Les experts de la BRI travaillent en coordination avec la Fed et Washington voir plus bas la loi Dodd-Frank. Du coup, ce ne sont pas les ratios prudentiels qui comptent mais plutôt le soutien à la banque universelle sans réels ratios prudentiels, sans collatéral propre ainsi que ses spéculations globales. Les ratios résiduels doivent uniquement pallier aux échéances, lorsque les créances arrivent à maturité, ce qui augure pour bientôt d'autres QE2 à la Fed et d'autres Marginal Facilities à la BCE … Heureusement cette farce ne sera pas appliquée avant ... 2019. D'ici là les faits imposeront dautres rectifications)
ECB MONTHLY BULLETIN 10-2010 http://www.ecb.int/pub/pdf/mobu/mb201010en.pdf (La tragi-comique Anabase de Trichet et de son remplaçant allemand continue en coordination étroite avec la BRI (v. ci-haut) et la Fed (v. ci-bas))
Note Wall Street: Loi Dodd-Frank
Aux Etats-Unis, les banques ferment leurs activités pour compte propre 06.09.10 | 14h13http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/09/06/aux-etats-unis-les-banques-ferment-leurs-activites-pour-compte-propre_1407355_3234.html#ens_id=1198047 (C'est la suite logique de Paulson avec l'espoir supplémentaire de voir la mauvaise monnaie, le dollar, chasser la bonne, le renminbi, tout en lui imposant une forte décote par la dévaluation des Bons du Trésor détenus par la Chine et par le Japon, grâce au Quantitative Easing, c'est-à-dire à la création ex nihilo de monnaie. Ce qui, à très court terme, produira des conséquences bien pires que celles découlant de la stratégie de l'hyperinflation artificielle de Schacht. Voir également ce qui est dit dans cet article sur la parade trouvée préventivement par les banques comme City Group. Du coup la messe est déjà dite.)
Les banques centrales des "PIGS" doivent se recapitaliser sans tarder
| 15.12.10 | 15h53
http://www.lemonde.fr/economie/article/2010/12/15/les-banques-centrales-des-pigs-doivent-se-recapitaliser-sans-tarder_1453711_3234.html (Recapitalisation de la BCE avec un ratio de levier prudentiel de 24. Alors qu'il aurait fallu des Ratios Cooke modulables pour les banques membres ainsi que je l'avais demandé dans mon Tous ensemble)
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